L'Oise Agricole 03 juillet 2022 a 09h00 | Par Louise Tesse

«La main-d'oeuvre est un besoin permanent»

Depuis lundi 13 juin, Gérard Maréchal est le nouveau président des Entrepreneurs des territoires Hauts-de-France.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
«Le plus difficile est de répercuter l'augmentation des coûts à nos clients : c'est vital pour nos entreprises.»
«Le plus difficile est de répercuter l'augmentation des coûts à nos clients : c'est vital pour nos entreprises.» - © L.T.

Elles sont près de 1 300 dans les Hauts-de-France. Les entreprises des territoires travaillent pour les agriculteurs, les éleveurs, les forestiers ou encore les communes.

Lundi 13 juin, Gérard Maréchal a été élu pour trois ans président de l'association qui les représente, Entrepreneurs des territoires (EDT) Hauts-de-France, après avoir été élu départemental et membre du bureau régional puis national. Originaire du Nouvion-en-Thiérache, dans l'Aisne, il est lui-même à la tête d'une entreprise familiale de travaux agricoles et publics qui a fêté récemment ses 60 ans.

Comment s'annonce la moisson dans les Hauts-de-France ?

D'après les échos de l'ouest de la France, elle s'annonce moyenne avec des rendements faibles, des poids spécifiques mauvais, des grains maigres. Nous craignons aussi les feux de machines, trois batteuses ont déjà pris feu dans l'Ouest avec la sécheresse. Et puis le gros problème est l'augmentation non maîtrisée des coûts du carburant.

Comment vont se répercuter ces coûts supplémentaires ?

Nos machines consomment près de 400 litres de carburant par jour, nous devrons bien répercuter la hausse du carburant. Nous risquons de facturer 320 EUR supplémentaires aux clients. Quant au coût de la maind'oeuvre, il a augmenté de 7,5 % en un an. Le coût des matériels connaît aussi des hausses de l'ordre de 15 à 20 % et nous rencontrons des difficultés d'approvisionnement pour les pièces et certains composants. Ces charges sont incompressibles et les augmentations difficiles à anticiper. La fédération nationale des EDT recommande d'indexer la hausse du carburant en ajoutant une ligne supplémentaire sur la facturation. Aux niveaux national et régional, on conseille une augmentation de 5 à 10 % sur la facturation générale. Le plus difficile est de répercuter ses augmentations à nos clients, mais c'est pourtant vital pour nos entreprises.

Quels sont vos besoins en termes de main-d'oeuvre ?

La main-d'oeuvre est un besoin permanent. Nous sommes à la porte des lycées agricoles pour recruter les jeunes. Nous avons besoin de main-d'oeuvre formée, niveau bac professionnel et BTS. Nous sommes toujours en recherche de personnel. Les entreprises des territoires comptent 7 900 actifs, principalement des chauffeurs de tracteurs, d'arracheuses de betteraves, de batteuses, de machines à pois, d'ensileuse, des mécaniciens. Au-delà des travaux agricoles, elles réalisent des travaux de fauchage d'accotements, de déneigement, de curage de fossés, elles plantent, abattent des arbres en forêt. D'ailleurs, j'en profite pour préciser qu'ils ne plantent pas plus d'arbres qu'ils n'en coupent. La superficie de la forêt a même augmenté de près de 3 millions d'hectares en 35 ans en France.

Quelle va être votre mission pour les trois ans à venir ?

Empêcher les entrepreneurs de se noyer et leur sortir la tête de l'eau avec les crises économique et inflationniste que l'on traverse. Je voudrais aussi réunir les entrepreneurs, qu'on échange, qu'on s'entraide, plutôt qu'on ne se concurrence. Nous devons aussi être représentés dans les organismes consulaires ou encore dans l'enseignement pour être force de proposition de formations adaptées à nos métiers. Il faut que l'on se fasse connaître : notre défaut est de ne communiquer qu'entre nous. Les jeunes doivent rejoindre la dynamique. Ensuite, il faudra penser à la relève et trouver mon successeur.

Et au niveau national ?

J'ai rejoint la fédération nationale des EDT pour apporter la fibre environnementale que j'ai acquise avec EDT perspectives : une association de 15 entreprises qui ont reçu collectivement la certification ISO 14 001 réunissant ressources humaines, hygiène et sécurité et environnement. Nous avions en effet une problématique commune : des entreprises qui croissent et le nombre de salariés qui augmente. Notre groupe a une longueur d'avance ! Les entreprises qui en font partie ont évolué plus vite que les autres.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,